Février

Samedi 2 février, 23h30
Un nez pris et une fatigue passagère m’a fait me coucher tôt (23h), un chouia avant ma BB dont le réveil s’imposera vers 5h20.
La semaine qui s’annonce battra des records de présence à Cqfd : quarante-deux heures cumulées entre les FFP et la présence administrative. Intérêt de bien farnienter demain pour me préparer à ce cumul.
Dans le dodo, petit tour d’actualité hebdomadaire avec Le Monde week-end. Une façon de ne pas me restreindre au traitement superficiel des médias audiovisuels dans lesquels je vais plutôt me nourrir des débats sur les faits porteurs de polémiques.
Vu l’hommage de Hondelatte aux acquittés d’Outreau dans une édition spéciale de Faites entrer l’accusé : les sept ou huit présents semblaient encore loin d’être remis. La seule à respirer la joie de vivre, et pour qui Outreau a finalement ouvert des portes professionnelles qu’elle n’aurait jamais pu approcher, c’est Karine Duchochois, aujourd’hui tenant une rubrique sur France Info concernant… la Justice. Il semble qu’elle ait sa carte de journaliste. Une belle fin pour cette « ambitieuse » (selon son propre terme) qui s’assume. Elle jurait, parmi les démolis d’Outreau, par sa légèreté et sa transfiguration physique et vestimentaire.
En vrac, dans l’actualité : les municipales qui risquent de porter un vote sanction à la présidence Sarkozy. Marié ce matin à la belle Bruni, et ce en toute discrétion, l’activiste politique doit désormais se consacrer à l’engagement austère, mais efficace.
Le Liban souffre des attaques incessantes d’Etats comme la Syrie. Le redressement économique semble encore bien lointain, à la merci d’influences délétères.
Et encore épinglé par le rapport annuel de HRN (Human Rights Watch) le régime castriste, et ce sans aucune ambiguïté. Aucune liberté d’expression, pas de vie privée, une capacité réduite de circulation, etc. Et dire que mon article Le castrateur de Cuba avait suscité la révolte de quelques fanas du leader Maximo… douillettement installés en France. Pitoyable !

Lundi 4 février, 22h
Semaine écrasante en perspective et rhume entêtant ont un avantage dans la gestion de ma soirée : me conduire plus rapidement au lit et me laisser tenter par l’écriture de ce Journal dans sa dix-septième année.
Ce soir, au Franc-parler d’Itv, le flamboyant de Villepin débarrassé des engoncements costume-cravate pour une veste-pull au col roulé en parfaite cohérence avec sa nouvelle posture de libre censeur du pouvoir exercé par son irréductible et triomphant adversaire politique.
Le voilà se mêlant de tout, jaugeant, jugeant, déclamant sa vision d’une France à l’excellence diplomatique renouvelée, à l’indépendance de la politique étrangère revendiquée, à la détermination sans reniement de compter en Europe et dans le monde. Il déroule ses arguments, les teintant d’un lyrisme porteur…
Vrai que le physique compte dans l’incarnation de la France : de Villepin a autrement plus d’allure, même loin du pouvoir, que le frénétique Sarkozy aux proportions peu avantageuses. Pourquoi le nier ? La volonté de conquérir le pouvoir y a été d’autant plus exacerbée chez lui que sa présence physique pouvait décevoir.
Définitivement, l’ex Premier ministre se dispense de tout engagement politique via les urnes. Grand commis de l’Etat, il assume ce choix, mépris de la démocratie élective pour certains, et se cantonne à éclairer de son expérience ceux qui veulent l’écouter.
Un Jospin de droite, l’influence des réseaux en moins : lui reste le panache d’une parole libre…
Aujourd’hui, le Congrès du Parlement a modifié la Constitution pour rendre possible la ratification du Traité de Lisbonne.

De Cambronne à Lisbonne
Deux ans après le retentissant « merde ! » à l’Europe de l’Hexagone, les Nonistes s’ébrouent à nouveau, avec un baroud des donneurs de leçons démocratiques. Vagabondage dans les contrées de la mauvaise foi et de l’amalgame.Les indécrottables partisans du Non au feu traité constitutionnel, de l’extrême droite à l’extrême gauche, des souverainistes aux internationalistes de nouveau alliés de fait, ont hurlé en chœur au « déni de démocratie » !
Deux ans après avoir fait repousser par le peuple français ce projet d’inspiration française, strictement rien de viable et permettant un consensus à vingt-sept n’a été mené à terme par les Nonistes qui vont aujourd’hui, dans leur abjection de la voie parlementaire choisie pour ratifier le traité de Lisbonne, jusqu’à se risquer à des parallèles oiseux, pour ne pas dire scandaleux. Ainsi, quelques voix anonymes venant commenter, sur le site Agoravox, un article souverainiste, se laissent aller à la menace, se vautrant dans l’incitation à la haine : « Pour ma part je noterai le nom de tous les traîtres qui voteront ce texte, de tous les journalistes qui nous expliqueront qu’il n’y avait pas d’autres solutions pour le jour de la libération et les procès de l’épuration qui suivront... » éructe le bougre Non666, du peuple sans doute, mais non identifié.
En quoi la chronologie des élections et la transparence des intentions combinées ne permettraient-elles pas au pouvoir exécutif en place de choisir la ratification par les élus du peuple ? Les élections présidentielles, puis législatives, ont eu lieu deux ans après le Non référendaire. La campagne du candidat de l’UMP a été claire sur sa résolution à recourir au Parlement pour adopter le nouveau traité négocié par les vingt-sept. Une référence suffira : le 14 avril 2007, le Focus du Monde est consacré à la construction européenne et aux propositions sur ce sujet des candidats principaux aux élections présidentielles. Pour le prétendant à l’Elysée Sarkozy, il est indiqué que « ce traité ne justifierait pas le recours à ce stade à un deuxième référendum, mais pourrait être ratifié par voie parlementaire. »
Alors au nom de quel principe vaseux, mais clairement populiste, les Nonistes ne peuvent-ils tolérer qu’une représentation nationale légitime (rappelons l’article 6 de la déclaration des droits de l’homme qui valide la démocratie représentative), élue postérieurement à la consultation référendaire, ne pourrait ratifier le traité de Lisbonne ?
Cette sacralisation démagogique de la voie populaire, évidemment incapable d’erreur, imperméable aux influences malhonnêtes, me fait songer à une autre sacralisation, heureusement dépassée depuis l’an 2000, celle du jury populaire d’assises. Parce que le jugement avait été rendu par un échantillon du peuple au nom de ce même peuple, on ne pouvait imaginer qu’un appel puisse intervenir sur le fond, là même où l’accusé risquait le plus. Il aura fallu l’énormité de la gabegie judiciaire et l’erreur dramatique (pas isolée, mais reconnue celle-là) du jury populaire dans l’affaire Dils pour qu’enfin la raison ouvre l’appel aux jugements des assises.
Faudra-t-il vraiment mettre à bas l’essentiel de la construction européenne à force d’enlisements successifs du fait de décisions référendaires (et si le peuple d’Irlande, cette fois-ci seul consulté directement, décidait de rejeter le traité ?) pour comprendre que la voie populaire n’est pas forcément la panacée, d’autant plus lorsque ce qui forme la majorité permettant le rejet ne peut en aucun cas se retrouver sur une quelconque majorité constructive : quel rapport entre le Non d’un Besancenot et le Non d’un Le Pen, entre le rejet du souverainiste de Villiers et celui des altermondialistes tendance Bové ? Rien, hormis l’acte destructeur : un « merde ! » stérile à l’Europe. De fait, les Nonistes ont prouvé, notamment par les élections ultérieures, qu’ils n’avaient aucune crédibilité unitaire dans la proposition d’un autre texte pour des institutions européennes en phase avec le nombre de membres.
Autre argument de l’intolérable pour les partisans d’un nouveau Non français : le traité serait une copie conforme, mais en plus illisible (première contradiction interne) du traité constitutionnel. Et alors ? Si les « outils », pour reprendre le vocable giscardien, que proposait le texte de 2005 semblent les plus adéquats pour créer un consensus à vingt-sept, doit-on s’en priver, encore une fois ? Croit-on vraiment que les Français n’ont pas voulu d’un président de l’UE élu par le conseil européen pour deux ans et demi, qu’ils ont abhorré l’extension proposée des pouvoirs du Parlement européen, qu’ils ont vomi l’élargissement de la majorité qualifiée à davantage de domaines pour éviter le blocage systématique ? Soyons sérieux…
Quant aux politiques libérales qui seraient fourguées en catimini dans l’indigeste traité de Lisbonne, les dénonciateurs de ce scandale (on est en économie de marché, incroyable !) oublient de signaler que le contenu des politiques qui peuvent exister dans l’UE, cela se décide lors de deux élections : celle de l’exécutif de chaque pays membre qui modifie le Conseil européen, lequel impulse les grandes orientations politiques, et le Conseil de l’Union européenne en charge de les mettre en œuvre ; celle du Parlement européen qui codécide dans de plus en plus de domaines du contenu des politiques. Il ne m’est pas apparu très flagrant que dans les vingt-sept se dessinait un basculement du pouvoir au profit de l’extrême gauche ou du souverainisme droitiste. Mais sans doute ai-je mal observé…
Voilà donc l’opportunisme des Nonistes qui se rappelle à notre hanté souvenir, celui d’un grand gâchis qui n’a débouché sur rien, sauf une multitude de palabres, de sincères vœux d’intention mais sans aucune prise en compte de la réalité politique des autres pays membres. A force de chipoter sur les détails, les Nonistes oublient les fondamentaux de la raison d’être de l’UE…
Et, bien sûr, ce sont les députés (notamment socialistes) qui ont voté la révision constitutionnelle qui apparaissent comme les traîtres. Le nationalisme social s’ancre dangereusement dans notre pays...

Mercredi 6 février, 23h
Je m’ingénie à dénicher le titre coup de poing pour ma gueulante contre les Nonistes. Pour l’instant, rien de bien convaincant. Peut-être que la plongée ensommeillée portera davantage conseil, exaltera un chouia plus l’imagination. Tentons…

Dimanche 17 février, 21h50
Tôt sous la couette pour aspirer la quiétude du logis, la plume glissante et le Valparaiso inspiré de Sting. L’équilibre de vie s’affirme, dans la modestie financière certes, mais largement compensée par la douceur existentielle. Les destins de chacun m’ont éloigné de ce qui constituait toute mon existence il y a encore dix ans (enfin, un peu plus). Un tel délaissement de ma part ne peut s’expliquer que par l’extrême mal être que j’avais développé sans me l’avouer. Hypocrite rapport avec plusieurs des gens du Nord, idéologie aux relents mâchés sans conviction, presque machinalement : le faux-semblant minait toute tentative d’être en phase avec ma réalité intellectuelle beaucoup moins monolithique que le conditionnement heïmien le laissait transparaître. Ainsi mes convictions européennes, ma défense sans concession de l’aventure Union européenne, au point de me fâcher avec Hermione. Moi, souverainiste sous influence, j’ai découvert la portée du combat des défenseurs de l’Europe, et le traité constitutionnel en a été le magnifique summum, malgré la flopée de déjections qui l’ont fait disparaître sous le Non honteux.
Big Sarko disjoncte : après avoir défendu, comme candidat, l’abandon salutaire de la repentance française à l’égard de ses boulets historiques, le voilà comme possédé par la contrition, proposant que chaque élève de CM2 se couvre de l’ombre terrible d’un petit d’homme déporté par les abjects nazis, le plus souvent guidés par les sbires pétainistes.
Sans, bien sûr, remettre en cause la valeur émotionnelle et identificatoire d’un tel embrassement à travers les âges, on peut se risquer à y voir quelques effets contre-productifs. La sordide concurrence des mémoires se fera jour, contraignant l’école à charger ses ouailles d’autres ombres enfantines victimes des bourreaux du siècle technico-barbare.
Pourquoi donc revenir sur sa volonté d’en finir avec la flagellation permanente par les lames des noirceurs françaises ?
Nouvelle échappatoire à une plus triviale actualité : morosité socio-économique, assèchement des finances publiques, retard des effets de réformes, précocité de l’effondrement sondagier. Big Sarko tente la distraction pascalienne par l’annonce fracassante, les polémiques cultivées, les fariboles privées…
Le voilà qui, manifestement, peine à dénicher la stature présidentielle : son discours saluant la ratification française du Traité de Lisbonne (qu’il persiste à nommer « traité simplifié » pour s’arroger l’exclusive paternité) en est un flagrant témoignage. La gestuelle agitée, le dynamisme forcé, la tonalité mal placée ont transformé ce qui devait être une intervention solennelle en démonstration de VRP en campagne promotionnelle. Sans mutation profonde de son fonctionnement et de sa gestion de la pression extérieure, je pressens le pire pour la suite, à moins que le terme en soit raccourci.

Vendredi 22 février, 11h
L’estafilade éphémère se lance vers les monts et plaines de notre nation en discrète campagne municipalo-cantonale. La vrille médiatique s’excite pourtant sur les grotesques tribulations de l’ostentatoire Neuilly-sur-Seine. L’engoncé, l’empesé, l’affecté jusqu’au cou surgonflé, figurine mal dégrossie, l’amer David Martinon avait tenté le parachutage doré, adoubé par Sarkozy Ier. Cette première coque artificielle s’est alourdie de piètres prestations ; le charisme d’un lavabo les meilleurs jours, d’un bidet les autres, des frustrations et humiliations se cumulant, ont dynamité la bringuebalante expédition en terre neuillaise.
La subtilité du message de ses adversaires s’est résumée à un détournement patronymique digne des cours récréatives. Le « Martinon Non ! Non ! Non ! » a parachevé le loufoque panorama du ballet électoral.
Débarqué le porte-parole de l’Elysée, dont même la demande de démission n’a pas été approuvée. La place vacante a déchaîné les à-coups et vaseux retournements : le candidat dissident qui devient l’officiel de l’UMP, le colistier de Martinon qui s’engage dans la dissidence et le fiston Sarkozy qui va se frotter aux urnes pour honorer la belle voie ouverte par le papa président.

Samedi 23 février
Au calme à Saint-Crépin, les copies au lamentable contenu (pour 95 %) corrigées, je me ressource aux pages de ce Journal, dans sa dix-septième année. Une bien sereine adolescence après des années heurtées de petite enfance. Ne plus se tourmenter d’une existence que l’on pérennise à son aune et non pour satisfaire de tierces et envahissantes attentes.
De là, une attention au monde pour aiguiser son regard critique, mais pas forcément monolithique.

Dimanche 24 février

Le sale con de l’agriculture
Quel paradoxe : les mêmes qui se sont ingéniés, depuis quarante ans, à désacraliser la fonction présidentielle, se courroucent aujourd’hui d’avoir un chef d’Etat aux écarts de buvette. Personne, pourtant, ne peut se déclarer foncièrement étonné sur sa façon d’être : il est à l’aune de ce qu’il a montré, des années durant, comme ministre de l’Intérieur, où il bénéficiait d’un pistage médiatique inégalé pour un tel poste. Même le Pasqua de 1986 respire la doucereuse naphtaline si on le compare à l’activiste Sarko-Beauvau.
Les premiers à jubiler de cette involution du chef de l’exécutif : les journalistes qui multiplient les gros plans, les débats, les retours en triple couches sur les bruyantes tribulations de l’Elysée-Sarko-Show.
Les Américains ont eu leur Bush, innommable vulgarité politique pour les condescendants Français qui ont porté au pouvoir celui dont ils connaissaient sans ombre le Cirque d’Etat permanent.
En outre, que le premier des Français verse dans le franchouillard mauvais ton relève presque de l’obsession consubstantielle à la fonction depuis la mort de Pompidou, et ceci avec la bénédiction implicite du peuple électeur.
Plonger un peu dans les à-côtés comportementaux du fringant Giscard d’Estaing, souillant sa particule et son phrasé guindé sur l’estrade d’Yvette, avec l’accordéon en bandoulière pour convaincre qu’il a quelque chose en lui de populeux, relativise le gainsbarrien « casse-toi ! » du sanguin président. Jauger les bréneuses casseroles du mesuré Fanfan Mité, que les médias institutionnels (publics et privés) comme la grande presse ont occultées pendant plus d’une décennie alors que Le Crapouillot (feu magazine étiqueté d’extrême droite) les livrait sur la place publique dès le début du septennat, édifie sur la gravité d’une vulgarité existentielle face à quelques excès grossiers du peu agreste Sarkozy. Renifler les incongruités langagières et les familiarités redondantes du dégingandé Chirac ne fait que souligner la tendance outrancière de son Brutus politique.
L’internet s’ébroue ou se goberge face à l’échange entre le citoyen de base qui, par une périphrase sans ambiguïté, traite de merde (« Tu me salis ! ») le Président de la République, lequel le tutoie et l’insulte, le renvoyant à son insondable insignifiance.
Fallait-il le mépriser par le silence, à la façon d’un Balladur (digne héritier de Pompidou, le dernier de nos présidents ancienne manière) que les Français, après l’avoir porté au pinacle comme Premier ministre, n’ont pas voulu comme locataire feutré de l’Elysée ? Fallait-il l’ignorer pour les caméras et demander au service d’ordre de l’intimider en coulisse par quelques arguments musclés dont le pouvoir exécutif a le secret ? Fallait-il, sinon, lui signifier un immédiat dépôt de plainte pour injure envers le chef de l’Etat ? Autant de voies raisonnables ou traditionnelles qui ne traduiraient plus l’instinctive personnalité du schismatique Sarkozy.
Alors oui, la dignité de la fonction est foulée aux pieds, selon les critères vieille France ; oui, il a fait du talion verbal sa marque réactive. Mais, finalement, qu’attendaient ceux qui l’ont élu (pour ses adversaires, l’indignation entretenue est on ne peut plus logique, banale) ? D’avoir un président sans écart de langage, bien ripoliné aux entournures, pondéré dans toute situation, même lorsqu’un scrogneugneu l’insulte ?
Croit-on à de la stratégie politique ? Encore parler de lui pour le traîner dans la boue, quel fin tacticien ! Son problème : dès qu’il se replace dans le réfléchi, le complexe, le retenu, par exemple lors de son récent discours sur l’Union européenne, il est inaudible, sans relais, sans aucune agitation médiatique enthousiaste ou fustigeante. Ses penchants caractériels le poussent alors à de sporadiques coups d’éclat qui le remettent en scène sous les feux de Big Media.
Devait-il passer du politique boutefeu au président flagellé se drapant dans la majesté de la fonction pour laisser couler le jus des projectiles pourris ? La haine attisée le rendra plus vulnérable à la folie d’un citoyen pressé d’en finir… Là est le risque majeur. Nous reviendrions alors à du feutré, du bien hypocrite, du sans vague comme on l’aime tant qu’on ne l’a pas comme interminable quotidien.
Toujours insatisfait, toujours à s’en prendre à ceux qui ont la charge de gouverner ce pays, le peuple de France maintient son ancestral penchant à brûler ses idoles, même lorsqu’elles lui ressemblent jusqu’au bout des mots.

Lundi 25 février
Hâte, hier soir, pour saisir ma dernière envolée pamphlétaire, au titre Canard que je voulais être le premier à lancer sur la toile, avec date certaine, ce que le site AgoraVox permet, même en cas de refus. Le sale con de l’agriculture n’avait germé dans aucun esprit d’internaute, à mon plus vif contentement. Quelques copier-coller du début de cette volée d’encre bouillonnante sous des articles de presse valant commentaire et renvoyant vers mon Blog pour authentifier davantage la date, et la sérénité du besoin littéraire accompli s’est niché en moi.
Ce matin, depuis Rueil, un petit tour d’appoint sur l’actualité via Google puis un détour sur LDP qui m’informe d’un premier commentaire sous ma dernière ponte.
Stupéfaction à son ouverture : une signataire anonyme me déclare, tutoiement à l’appui, s’être retrouvée sur mes blogs et avoir été émue de me lire, même si les idées défendues ne sont pas partagées. Sombre et alarmiste tonalité lorsqu’elle confie espérer que je ne me rends plus « au château » et encore moins les éventuels enfants que j’aurais pu avoir. L’année 2002 de mon Journal à taire, mis en ligne, semble lui avoir confirmé la « folie » qui imprègne quelques figures de ceux que j’ai mis à distance par l’appellation géographico-brélienne Gens du Nord. Sans doute l’allusion aux violences de Hubert envers sa compagne… lui le salaud de magistrat qui, quinze ans plus tôt, a très certainement tenté de violer celle qui m’écrit treize ans après notre dernière entrevue (à Misery, dans une ambiance délétère, missionné par Heïm pour déceler le prétendu détournement de biens). Je n’ai, en effet, plus de doute lorsque ce message espère que mon histoire, avec celle que je surnomme BB, se poursuit et qu’il s’achève avec des « bisous d’un autre bb » ! ses initiales à la reprise du patronyme initial de son père, et sous lequel elle s’est mariée. Alice qui tente ce nouveau contact affectif avec moi, c’est une inénarrable émotion qui me submerge.

Avec le recul, combien mes coups de sang contre elle, jusque dans les pages de ce Journal, étaient injustifiés et ne relevaient que de la stratégique et salaude influence de Heïm qui n’aurait pas admis la moindre subsistance de lien entre ceux de son entourage, plus ou moins proche, et cette fille reniée après ses attaques contre le mythe heïmien.
Comme me reviennent les confidences de mal-être de ma sœur de cœur, notamment lors d’une promenade duale dans les terres agricoles qui s’étendent à l’arrière du château d’Au. Mes propres échecs encore chauds, ma conviction d’avoir gâché un fantastique projet de vie, m’empêchèrent de la prendre par la main pour nous affranchir de cette oppressante existence. Leborgne aura eu le mérite de lui permettre un salutaire éloignement.
Son soupir final, « que de vies gâchées », auquel j’ajoute que de liens injustement perdus, ne laisse aucun doute sur la qualité toujours présente de son extrême sensibilité. Au contraire de sa sœur Hermione qui a mis ses idées avant l’affection qui nous liait, Alice se moque de nos divergences idéologiques, du moment que l’humanité partagée peut nous rapprocher à nouveau.
Je forme le vœu qu’elle se manifeste, à mon invitation à m’écrire en privé via l’une de mes adresses e-mail.

Jeudi 28 février, 0h30
De retour, avec ma BB, du joyeux film de D. Boon, Bienvenue chez les ch’tits. A propos du Nord, la suite du contact avec bb (Alice) s’avère contrastée.

Sa haine envers Heïm est telle qu’elle juge mes propres critiques (notamment dans les pages clandestines mises en ligne sur un blog à accès restreint) bien minorées.
Vrai que ce qu’elle me rapporte sur le personnage confine à l’horreur : l’abus systématique de ses enfants de sang ou rapportés. Ainsi Hubert qui aurait été, enfant, abusé par lui, attaché à un radiateur et autres délires sadomasochistes avec sa mère comme soumise complice. Karl, lui aussi, aurait eu à connaître des abus sexuels de Heïm, tout comme Béatrice, fille de Maddy, et Alice elle-même. Seule inconnue pour elle : Hermione a-t-elle aussi connu un viol de son père ?
L’affaire, colporté par Heïm, du prétendu viol d’Alice par son frère Hubert serait une pure manifestation du soudard : il aurait lui-même demandé à son fils, après une soirée arrosée, d’aller coucher avec sa sœur, ce qui s’est résumé à un tendre endormissement dans les bras de sa soeurette.
Bien sordide tableau dépeint qui renforcerait la thèse d’une manipulation systématique pour l’assujettissement conditionné de ses proches. Tout comme cet état physique, annoncé depuis si longtemps en phase terminale, notamment en 1991 ce qui m’a incité, après une forte influence rhétorique, à accepter de prendre la tête, pour la façade légale, de la SERU. Dix-sept ans plus tard, le mourant est toujours vivant !
Vrai aussi qu’un Mitterrand a tenu presque quinze ans avec un cancer aux effets normalement foudroyants. Part du réel et de l’amplifié chez Heïm… sujet à creuser.

Alice n’a, en tout cas, pas de mot assez violent, incendiaire pour caractériser les agissements criminels de son géniteur.

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